Le Prix Nobel sud-africain Coetzee ne me déçoit décidément jamais. Il transporte son intrigue en Espagne, Catalogne, dans le monde du piano. Witold est un pianiste polonais « au nom imprononçable » sur le soir de sa vie. Il vit dans son univers, célébré dans son pays.
Mais qu’a-t-il en commun avec Beatriz l’espagnole bien plus jeune que lui et très en prise avec le monde? Le roman est autour de leur liaison, de son point de vue à elle. Il ne s’agit surtout pas d’une histoire d’amour. Le style de Coetzee est heurté, comme les rapports entre ses personnages. Avec beaucoup de subtilité, il figure les doutes, les agacements, l’acharnement, les rêves. Witold est amoureux de Beatriz mais elle est déroutée et rebutée par ce sentiment qui semble ne pas s’adresser à elle en réalité. La seconde partie du roman se déroule après la mort de Witold, sur ses traces que recherche Beatriz. Poésie et musique baignent le récit, mais sans romantisme!