On connaît la tragédie finale dès le début du roman. Encore une histoire de violence conjugale ? C’est qu’on n’a jamais fini d’en démêler les origines, en tout milieu social.
Le ton est d’abord policé : Étienne est un parisien banal, travaille dans l’édition, fréquente les milieux branchés avec sa femme artiste.
Les brèches apparaissent progressivement. Étienne raconte ses frustrations, l’accumulation des échecs dans sa vie, la désunion de son couple
Claire Berest glisse très subtilement vers la violence, jusque dans son style, sans parti pris. Les scènes d’interrogatoire du mari en garde à vue reprennent par l’autre extrémité le déroulement des évènements, ce qui fait du roman une enquête. On se prend au jeu, sans oublier le drame irrémédiable du féminicide.