Un roman d’envergure exceptionnelle, découvert par surprise dans nos rayons!
Tayeb Salih est soudanais et a vécu et écrit pendant l’époque coloniale et l’indépendance du Soudan, à cheval entre deux cultures.
L’intrigue s’enroule autour d’un mystérieux Mustapha, camarade étudiant du narrateur dans les années 1920 en Angleterre. Il a tué sa femme anglaise et semble impliqué dans plusieurs autres morts.
Mais le roman n’est vraiment pas policier. Il se situe à la frontière entre deux mondes, deux lieux : la vie citadine anglaise et un village pauvre du Sud Soudan au bord du Nil.
Tayeb Salih mélange habilement les époques, par petites touches. On habite avec lui chez ces paysans, secoués par une violence domestique trop courante dans leurs maisons de terre. La vie du village reste pourtant attachante.
Salih dénonce l’emprise coloniale, mais sans insister, il peint aussi l’arrivée du progrès technique.
On est aspiré dans son écriture qui en arabe est de la prose rimée, remarquablement traduite : la fin du roman est puissante et tragique.
Quelle révélation!
